Les salles de consommation à moindre risque : une question orale de Stéphane Baly

Stéphane Baly, co-président du groupe, conseiller municipal

Madame le Maire,

Depuis 2016, il existe un dispositif national qui permet d’ouvrir une salle de consommation à moindre risque. Il s’agit d’un espace au sein duquel la loi autorise et encadre les consommations de drogues, notamment d’héroïne.

Pour rappel, plusieurs objectifs sont visés par cette salle :

– Celui d’améliorer la santé publique: ces consommations s’effectuent sous la supervision de personnels qualifies permettant de répondre aux enjeux de réduction des risques de surdose, éviter de nombreux décès, inciter au dépistage et orienter vers des traitements de sevrage.

– L’objectif de rendre effectif l’accès aux droits de ces personnes en favorisant la réinsertion de ces personnes souvent marginalisées et de maintenir un lien social. Les SCMR hébergent aussi des services socio-sanitaires destinés aux usagers.

– Enfin, celui d’assurer la tranquillité publique : Chaque consommation réalisée dans une SCMR est une consommation évitée dans l’espace public et privé. Combien de seringues et autres ustensiles se retrouvent dans les parcs, dans les cages d’escaliers, les bouches de métros… à portée de tous et toutes et notamment des enfants ?

L’étude lilloise 2019-2020 de l’Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies est sans appel. Lille est historiquement une des métropoles françaises, où la vente et la consommation de drogues, sont les plus importantes. La stratégie territoriale de sécurité et de prévention de la délinquance de la ville estimait qu’entre 2013 et 2014, le nombre de seringues distribuées par les CAARUD avait augmenté de 54%. De plus, les CAARUD relèvent que seulement la moitié des seringues distribuées leur reviennent : l’autre moitié se retrouvant à la portée de tous dans l’espace public.

Présents en Europe, et expérimentés en France à Paris et Strasbourg, il nous semble pertinent que la ville de Lille accueille elle aussi une salle de consommation à moindres risques

Lors de nos échanges avec les structures portant un CAARUD, toutes ont confirmé le besoin urgent de mettre en œuvre ce dispositif.

Madame le Maire, l’expérimentation de ce lieu à Lille était un de vos engagements de campagne. Nous vous avons adressé un courrier il y a deux semaines sur ce sujet et nous nous permettons donc de réitérer notre question : la ville de Lille va-t-elle demander l’intégration d’une structure lilloise dans ce dispositif afin de permettre l’ouverture d’une salle avant fin octobre 2021, tel que le préconise la loi ?